CGT et SATT Compagnie générale transsaharienneSociété algérienne des transports tropicaux Pierre Jarrige
Les photos de ce document sont de : Ariane Audouin-Dubreuil, Michel Barrière, Alain Bergeaud,Alain Cornu, Arlette Estienne-Mondet, Françoise Fouques-Duparc, Bernard Fox, Marc Llopis,Jean Studer, Simone Saint-Pierre, René Verseau et Georges Vieville.Remerciements au Cercle Aérophilatélique Français (CAF), à son président Dominique Petitet à ses membres, historiens aérophilatélistes, Gérard Collot, Alain Cornu et Jacques Renaud.Cercle Aérophilatélique Français - 32, avenue de Normandie 78000 [email protected] :- Ligne du Hoggar - Arlette Estienne- Mondet - Editions Philippe Chauveau - Paris 2005- Le général Estienne «père des chars» - Arlette Estienne- Mondet - L’Harmattan - Paris 2011- Georges Estienne, aviateur et saharien - Louis Castex - Journal Les Ailes 1950- Naissance de Bidon V - Georges Estienne - Comité de l’Afrique française - Paris 1937- Bulletin d’information - Cercle Aérophilatélique Français- Lignes africaines - Gérard Collot et Alain Cornu - Éditions Bertrand Sinais - Paris 1999- Aviateurs d’Empire - Dominique Bejui - La Régordane - Chanac 1993- Exploits et fantasmes transsahariens - Dominique Bejui - La Régordane - Chanac 1994 Pierre JARRIGE www.aviation-algerie.com Mars 2020 ISBN 979-10-97541-18-7 Reproduction autorisée Publication gratuite - Vente interdite
SommaireMon ami le pilote Estienne... ........................................ 1La Transsaharienne Citroën........................................ 2Les Missions Algerie-Niger........................................... 4Le Tanezrouft.................................................................. 8La CGT............................................................................. 10La SATT........................................................................... 12Chronologie...................................................................... 14Album photo.................................................................... 24 À la mémoire de Georges EstienneJoseph Kessel, à propos de son ami Georges Estienne :Il avait le sang-froid, la divination, la résistance nécessaires pour affronterl’inconnu.En vérité, des hommes tels que lui n’ont pas de but. S’ils ont atteint celui qu’ilsse proposaient, ils le dépassent pour aller plus loin, plus haut.
Mon ami le pilote Estienne...Georges Estienne, né en 1896, est le fils du général Jean-Baptiste Estienne, créateur des charsd’assauts et promoteur de l’Aviation militaire. Engagé en septembre 1914, à 18 ans au 13èmeBataillon de Chasseurs alpins, il fait les campagnes de Belgique, de la Somme et de Vosges. Ilpasse dans l’aviation en 1915.Pilote aux escadrilles N 12 de juin 1915 à juillet 1916, il est affecté ensuite à l’escadrille N 49de juillet 1916 à novembre 1918. Il se distingue alors dans la reconnaissance à grande distanceet il prend des clichés loin à l’intérieur des lignes allemandes, allant jusqu’à photographier lesusines Zeppelin à Friedieschafen.Le commandant Louis Castex, aviateur et écrivain, écrit : En 1916, j’étais sur le terrain deBessoncourt, près de Belfort, la ville était protégée par une escadrille de chasse. Georges Es-tienne en faisait partie. Il souffrait de son inaction. Alors il fit, de sa propre initiative, adapterà son avion un réservoir spécial. Et le voilà entreprenant de longues reconnaissances à traversles lignes ennemies. Il s’était muni d’un appareil photographique qu’il avait disposé sur leplancher de sa petite carlingue. C’est ainsi que le Grand État-Major put avoir des photos detoute la vallée du Rhin. Partant de Belfort, il atterrissait à Lunéville, ayant photographié toutle Front et l’arrière du Front, ouvrant ainsi l’ère des grandes reconnaissances à l’intérieurdes lignes ennemies.Titulaire de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire et de cinq citation, il est volontairepour la campagne de Pologne d’avril 1919 à décembre 1920 où il aura une septième citationsur le front de Wolhynie.En Pologne, Georges Estienne retrouve son ami Joseph Kessel qui avait été son condisciple aulycée de Nice et qui commencera son roman Nuits de Sibérie par la phrase : Mon ami, le piloteEstienne.... L’Escadrille N 46, Georges Estienne à gauche, en Chasseur Alpin 1
La Transsaharienne Citroën Après être passé aux essais en vol à Villacoublay, Georges Estienne découvre le Sahara à la suite de son père qui s’intéresse aux véhicules à chenilles d’André Citroën conçus par l’ingénieur Kégresse. Il participe, du 17 décembre 1922 au 7 janvier 1923, avec son frère René, à la première double traversée du Sahara par la mission Citroën de Georges-Marie Haardt et Louis Audoin-Dubreuil. Le 1er février 1923, les cinq Citroën B2 repartent de Tombouctou et, le 6 mars 1923, les cinq Citroën B2 de l’expédition sont de retour à Touggourt. Pour la première fois, des autos partent d’Algérie et atteignent les rives du Niger à Tombouctou. Ce raid en quinze étapes et vingt-et-un jours ouvre une voie d’accès vers les pays du cœur de l’Afrique. La Croisière Noire, montée ensuite par André Citroën, partira le 28 octobre 1924. Ci-contre : Georges Estienne et son père, le général Jean-Bap- tiste Estienne, au cours de la Mission Citroën ▼ Georges Estienne et Louis Audouin-Dubreuil 2
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Les Missions Algerie-NigerGaston Gradis, industriel qui, entre autres activités, construit les avions Nieuport, fonde, le 23mai 1923, la Compagnie générale transsaharienne (CGT), entreprise de transports routiers dontle général Estienne est président. Le but de la CGT est de reconnaître et d’équiper une routetranssaharienne devant convenir à l’établissement d’une voie ferrée et d’une ligne aérienne.La piste automobile étant la base indispensable à la construction de la voie ferrée et des aéro-dromes. La Mission Citroën emprunte les pistes chamelières sur un sol difficile par les massifsmontagneux de Touggourt à Tombouctou. Georges Estienne envisage de créer une route dans leTanezrouft, encore en blanc sur les cartes et qui n’a été traversé qu’une fois, d’ouest en est, parle lieutenant Cordier en 1913 au prix de difficultés considérables. L’enjeu et énorme : 1 400 km,dont 1 000 km sans eau.Le général Estienne et la CGT mettent sur pied la Mission Algerie-Niger avec le concours deplusieurs ministères. La Mission, dirigée par Georges Estienne, part d’Alger pour le Tanezroufle 9 novembre 1923 avec quatre autos-chenilles Citroën-Kégresse et un avion Nieuport-Delage àailes repliables en remorque et son frère René. L’avion est prévu pour faire des reconnaissancesd’itinéraires à travers les dunes du Grand Erg Occidental que la mission doit traverser pourrejoindre Timimoun. Mais l’avion est brisé à l’atterrissage dans les dunes d’Hassi-el-Hamri.Georges Estienne réusssit cependant à déterminer la route directe Reggan-Gao, évitant la tra-versée de toute région accidentée, d’erg ou de sable mou. L’obstacle saharien disparaît et leTanezrouf, naguère redouté, se révèle particulièrement favorable au roulage des automobiles età l’atterrissage des avions. Cet itinéraire sera emprunté les années suivantes par les différentesmissions qui franchiront le Sahara tant par air que par terre (voyage du maréchal Franchetd’Esperey, raid Delingette, Croisière Noire Citroën, mission De Goys, etc.). André Citroën,son épouse, l’ingénieur Adolphe Kégresse (l’inventeur des chenilles souples portant son nom)et le général Estienne, vont à la rencontre de l’expédition dans la Sahara, accompagnés par denombreux journalistes, à l’arrivée à Savé au Dahomey le 4 décembre, alors que le groupe aparcouru 3 600 kilomètres.Georges Estienne, déçu par les chenillettes Citroën, croit aux possibilités de la voiture à roues.Un raid est effectué à bord de trois voitures de série Renault 2x6 roues jumelées type MH 10 CV,avec quatre roues motrices jumelées sur deux ponts arrière. Gaston Gradis, les frères Estienne,l’ingénieur-mécanicien Schwob, les mécaniciens-pilotes Liaume, Liocourt et Bonnaure et desLégionnaires armés sachant conduire partent de Colomb-Béchar le 25 janvier 1924.La Mission emprunte la route du Tanezrouft, sous la protection de trois Breguet 16 sous les ordresdu lieutenant Noël Paolacci. Elle arrive à Bourem le 30 janvier. Le Niger est franchi à Gaya,pour atteindre Cotonou. Le 24 janvier 1924, LouisAudouin Dubreuil, avec quatre auto-chenillesCitroën, était parti dans la même direction. Il est rattrapé par les Renault à Adrar.La deuxième Mission à lieu du 15 novembre au 14 décembre 1924. Trois voitures avec chauffeuret un légionnaire : Maréchal Franchet d’Esperey et Gaston Gradis, commandant Ihler et RenéEstienne, Georges Estienne et Henri de Kerillis. Henri de Kérilis, ancien As du bombardementet membre du Comité Français de Propagande Aéronautique, travaille pour Farman.Malgré la publicité qui sera faite autour de la Croisière Noire qui partira de Colomb-Béchar le28 octobre 1924, avec huit auto-chenilles, pour atteindre la côte sud de l’Afrique et Madagascarpar la voie maritime, l’avenir ce la circulation routière au Sahara sera aux voitures à roues. 4
▲ Gaston Gradis et les membres de la Mission Alger-Niger▼ Le Nieuport-Delage en remorque derrière les chenillettes Citroën-Kégresse 5
Première Mission Algerie-Niger L’Illustration n° 4232 du 12 avril 1924 Ci-dessous, le trajet suivi par la Première Mission Gradis et par la MissionAudouin-Du- breuil.6
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Le Tanezrouft À partir de février 1926, les frères Estienne balisent la piste du Tanezrouft en enfouissant, tous les 50 km, une réserve d’eau signalée par un fût vide. Le premier bidon, au nord de Tessalit, porte le numéro 1 et la numérotation continue jusqu’au numéro 16. Le cinquième bidon, Bidon 5, à mi-distance de Ouallen et Tessalit, est le relais le plus important de la piste Gao-Reggan, à 520 km au sud de Reggan. Il devient célèbre avec son hôtel improvisé dans deux carrosseries de voitures-couchettes. En 1926, la CGT prend l’initiative d’équiper la route reconnue. Elle construit tout d’abord, au milieu du Sahara, à Reggan, puis à Gao, des centres importants avec hôtels, garages, ateliers, stations radio, dépôts d’essence et de matériel. Les travaux de balisage des 1 300 kilomètres qui séparent Reggan de Gao, décidés par le ministère de l’Air, seront terminés en mai 1932. En 1927, la CGT organise, sur le parcours Colomb Béchar-Reggan-Gao, le premier ser- vice régulier transsaharien par automobile de voitures-couchettes Renault 6 cv à six roues et elle est chargée, l’année suivante, du trans- port des missions de l’Organisme d’études du chemin de fer transsaharien qui devait aboutir à l’adoption du tracé Reggan-Gao, projet qui n’aboutira jamais, la ligne de chemin de fer s’arrêtera définitivement à Djelfa. Malheureusement, René Estienne et assassiné le 18 mai 1927 au Maroc, au col de Belkacem, près de Bou-Denib. En 1929, la CGT entre dans le groupe de la So- ciété anonyme de transports industriel et com- merciaux. Sous l’impulsion de Maurice Bon- homme, administrateur délégué, la CGT passe de la période d’études à celle des réalisations pratiques. À cette époque, après son voyage d’inspection en Afrique Occidentale, André Maginot, ministre des Colonies, accompagné du ministre Messimy et du Maréchal Franchet d’Esperey, emprunte le service transsaharien de la Compagnie pour rentrer en Algérie.8
▲ La «compétition» engagée sur les pistes sahariennes entre André Citroën et Louis Renault, qui en avaient faitune affaire personnelle, est remportée définitivement par Renault. Les roues à pneumatiques se sont montréesplus performantes et André Citroën se retire, malgré le succès publicitaire de la Croisière Noire▲ Le 7 janvier 1927, Georges Estienne part des usines Renault de Billancourt à bord d’une « Torpédo 6 CV » desérie, une voiture neuve à quatre roues de couleur blanche. En partant, il déclare : « Je la roderai en traversantle Sahara ». Son objectif est de permettre la réalisation d’un vieux rêve : la liaison entre les chemins de fer del’Afrique du nord et de l’Afrique centrale. Seul, sans mécanicien, il parcourt 18 000 km en 36 jours. Quelquessemaines plus tard, il fait son entrée dans la cour d’honneur de l’usine. Voulant prouver que n’importe qui peuteffectuer cette traversée, Georges Estienne vient de traverser le Sahara en solitaire pour la première fois del’Histoire. À cette occasion, il effectue Oran-Niamey en cinq jours et relie Paris à Fort-Lamy en onze jours. 9
La CGTLa Compagnie générale transsaharienne, dès l’origine, a pour but la création de liaisons routièreset aériennes entre l’Algérie et l’Afrique Noire. Elle s’applique à l’établissement d’une infrastruc-ture terrestre sans laquelle une ligne aérienne ne peut pas fonctionner au Sahara.Selon un principe bien connu : Au Sahara, le chameau a précédé la voiture et la voiture a précédél’avion.En 1927, la CGT organise sur ce parcours le premier service régulier automobile. En 1929, elleentre dans le groupe important de la Société anonyme des transports industriels et commerciaux,administrée par Maurice Bonhomme.Après avoir effectué de nombreux vols au Sahara, en particulier avec le colonel Joseph Vuillemin,Georges Estienne adjoint à la CGT l’activité aéronautique qu’il souhaitait depuis longtemps. Encollaboration avec la Compagnie aérienne française (CAF), une expérience de transport de cour-rier par voie aérienne avait été entreprise en novembre et décembre 1931 avec des Farman 190.La perte d’un des deux Farman met fin à cette tentative.En 1933, Georges Estienne, qui ne s’entend pas avec Maurice Bonhomme, quitte la CGT pourcréer, avec succès, la Société algérienne des transports tropicaux (SATT) sur la ligne du Hoggar,par Tamanrasset.Son organisation automobile, son réseau de radio et ses postes de ravitaillement au long de la routedu Tanezrouf permettent à la CGT de créer le premier service aérien postal régulier au Sahara.Elle reste fidèle à Renault et n’exploite que des Caudron-Renault 282 Phalène : les F-AMVD,F-AMVE, F-AMVF et F-ANBF.Après sept voyages d’étude effectués au printemps 1934 et un vol d’étude effectué vers Dakardu 17 mars au 6 avril 1934, la CGT ouvre un service postal de Colomb-Béchar à Niamey le17 octobre 1934.La Ligne est étendu jusqu’à Cotonou le 28 novembre 1934. Le trajet Colomb Béchar-Cotonouest effectué en deux jours, avec un arrêt nocturne à Gao. Au cours de cette période, une liaisonbimensuelle, avec les Caudron Phalène, a été établie entre Reggan et Gao, avec une régularitéparfaite par les pilotes Pierre Monteil et Charles-Henri Fouquet.Par ailleurs, beaucoup plus au nord, la CGT reprend, d’août à octobre 1934, la ligne saisonnièreBône-Tunis créée par Air-Union et abandonnée par Air France à sa création, mais sans transportde courrier. Elle reliera, à partir de janvier 1935, Alger, puis Oran, à Colomb-Béchar pour letransport de passager et de courrier.Avec le développement d’Air Afrique et de la SABENA qui s’investissent avec des moyenspuissants dans la ligne aérienne transafricaine, la CGT est contrainte de cesser toute son activitéentre Alger, puis Oran, et Niamey. Seul subsiste le trajet Niamey-Cotonou qui est cédé à l’Aéro-maritime en juin 1935.La piste du Tanezrouft défrichée par la CGT, au long de laquelle il est possible d’atterrir sansdifficulté, permet aux avions de traverser la région désertique avec la certitude de recevoir dessecours en cas de panne. La CGT dispose à Reggan, à Bidon 5 et à Tabankort, de stocks impor-tants d’essence aviation et de lubrifiants Shell qui permettent le ravitaillement des avions à leurspassages. Les touristes aériens peuvent souscrire auprès de la CGT un contrat qui leur assurehébergements, ravitaillements et les secours en cas de panne. 10
▲ Gaston ▼ Le N▲ Document établi par Alain Cornu▼ Le Caudron 282 Phalène F-AMVD, premier avion de la CGT 11
La SATTEn 1933, après avoir quitté la CGT, Georges Estienne fonde la Société algérienne des transportstropicaux (SATT), avec ses amis pilotes de guerre Raymond Bailly et Jacques Roques, pour ex-ploiter la ligne du Hoggar par Tamanrasset, prolongée vers Zinder et Kano. Avec 3 760 km, c’estla ligne d’autocars la plus longue du monde.La SATT effectue des transports aériens à la demande à travers le Sahara en utilisant le Cau-dron 480 Frégate F-ANKY et le Farman 190 F-ALAP pilotés par l’Oranais Robert Jumeau. Ellemet à l’essai, en octobre 1937, la ligne Alger-Ouargla-In Salah, prolongée jusqu’à Tamanrassetet Gao en 1938. Une ligne régulière double le service automobile de novembre 1938 à mai 1939sur le trajet Alger-El Goléa-In Salah-Tamanrasset.Une ligne postale militaire Alger-Ouargla-Fort Flatters est exploitée, de septembre 1939 à juin1940, par Robert Jumeau pour desservir les postes de la frontière algéro-tunisienne, elle est as-sociée à l’effort de guerre de la SATT qui mettra son parc de 150 camions et autocars au servicede l’Armée.▲ Le Farman 190 F-ALAP de la SATT▼ Le Caudron 480 Frégate de la SATT survivra au Sahara et à la Guerre et fera le bonheur de l‘Aéro-club del’AIA d’Alger (profil réalisé par Marc Llopis) 12
La ligne d’autocar la plus longue du monde, créée par Georges Estienne 13
Chronologie13 septembre 1930 : premier service régulier d’autocar sur la piste de Reggan par la Compagnietranssaharienne (CGT).29 novembre 1931 : premier essai de liaison mixte auto-avion, de Colomb-Béchar à Regganen auto par la CGT et de Reggan à Gao par le Farman 190 F-AJDD de la Compagnie aériennefrançaise. Pilote : Pierre Obrecht, mécanicien : Puillet, passager : Georges Estienne, avec escaleà Bidon 5, arrivée à Gao le 30. Vol de conserve avec Ludovic Arrachart qui va à Madagascaravec le Farman 190 F-AJNH et qui transporte Mr Level, administrateur de la CAF et son épouse.Courrier transporté.22 décembre 1931 : départ de Gao du retour du premier essai de liaison mixte auto-avion de Gaoà Colomb-Béchar par la CGT et la CAF, par le Farman 190 F-AJDD de la Compagnie aériennefrançaise. Pilote : Pierre Obrecht, de la Compagnie transsaharienne, accompagné par un Touareg.27-28 décembre 1931 : deuxième essai de liaison mixte auto-avion de Colomb-Béchar à Gaopar la CGT et la CAF. Pierre Obrecht tente d’effectuer Colomb Béchar-Gao avec le Farman 190F-AJDD. Le 28 décembre, après escale à Reggan, une tempête de sable le force à atterrir. L’avionest détruit et le pilote est retrouvé le 30. Le courrier arrive à Gao le 31 décembre.12 février 1934 : le premier Caudron Phalène (F-AMVD), acheté par la CGT et piloté par PierreMonteil, décolle du Bourget et arrive à Colomb-Béchar le 14. Il va ensuite à Reggan et Gao enréalisant le premier voyage de la CGT.17 février 1934 : la CGT recommence l’expérience de 1931 de transport mixte auto-avion sur laligne Colomb Béchar-Gao en alternance avec le service automobile. Le courrier est acheminé deColomb-Béchar à Reggan en automobile et de Reggan à Gao par Pierre Monteil avec le CaudronPhalène F-AMVD. Arrivée à Gao le 22 février. Courrier transporté.26 février 1934 : deuxième transport mixte auto-avion sur la ligne Colomb Béchar-Gao par laCGT. Le trajet est assuré de Reggan à Gao par Pierre Monteil avec le Caudron Phalène F-AMVD.8 mars 1934 : le second Caudron Phalène (F-AMVE), acheté par la CGTet piloté par Charles-HenriFouquet, décolle de Guyancourt et arrive à Colomb-Béchar le 14.17 mars 1934 : troisième transport mixte auto-avion sur la ligne Colomb-Béchar-Gao par la CGT.Le trajet est assuré de Reggan à Gao par Pierre Monteil avec le Caudron Phalène F-AMVD et lemécanicien Goubault.19 mars 1934 : quatrième transport mixte auto-avion sur la ligne Colomb Béchar-Gao-Niameypar la CGT. Le retour est assuré de Reggan à Gao le 25 mars par Duchesne, avec le CaudronPhalène F-AMVE.25 mars 1934 : le troisième Caudron Phalène (F-AMVF), acheté par la CGT et piloté par Demay,décolle de Paris et arrive à Alger.4 avril 1934 : Pierre Monteil, avec le Caudron Phalène F-AMVD et le mécanicien Goubault, ef-fectue un voyage d’étude sur l’itinéraire Reggan-Gao-Niamey-Kano-Zinder. Ils sont accompagnésau sol par une automobile qui chaque soir recueille les renseignements collectés dans la journée.26 avril 1934 : cinquième transport mixte auto-avion, sans courrier, Colomb Béchar-Gao par laCGT. Le trajet est assuré de Reggan à Gao par Pierre Monteil, avec le Caudron Phalène F-AMVD.28 avril 1934 : sixième transport mixte auto-avion sur la ligne Colomb Béchar-Gao par la CGT.Le trajet est assuré de Reggan à Gao le 29 avril par Charles-Henri Fouquet avec le Caudron Pha-lène F-AMVE. Retour le 5 mai. Courrier transporté. 14
L’exploitation des Caudron Phalène par la CGT 15
11 mai 1934 : septième transport mixte auto-avion Colomb Béchar-Gao par la CGT. Le retourest assuré de Reggan à Gao le 12 mai par Pierre Monteil avec le Caudron Phalène F-AMVD.6 août 1934 : inauguration de la ligne Bône-Tunis de la CGT par le pilote Pierre Monteil avec leCaudron Phalène F-AMVF. Le service sera interrompu en octobre.13 octobre 1934 : premier voyage de la CGT qui reprend le service entièrement aérien sur laligne Colomb Béchar-Niamey avec le Caudron Phalène F-AMVE. Pilote : Duchesne. Arrivée àNiamey le 19 octobre. Retour à Colomb-Béchar le 24 octobre. Départ pour Niamey le 31 octobre.31 octobre 1934 : arrêt de la ligne Bône-Tunis de la CGT.31 octobre 1934 : deuxième voyage de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Niamey avec leCaudron Phalène F-AMVE. Pilote : Duchesne. Arrivée à Niamey le 2 novembre. Retour à Co-lomb-Béchar le 7 novembre.14 novembre 1934 : troisième voyage de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Niamey avec leCaudron Phalène F-AMVE. Pilote : Duchesne. Arrivée à Niamey le16 novembre. Retour à Co-lomb-Béchar le 21 novembre.28 novembre 1934 : départ de Niamey du premier voyage de la CGT qui prolonge la ligneColomb Béchar-Niamey jusqu’à Cotonou avec le Caudron Phalène F-AMVD. Pilote : PierreMonteil, mécanicien : Goubault. Arrivée à Cotonou le 30 novembre. Retour à Colomb-Bécharle 5 décembre.12 décembre 1934 : deuxième voyage de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Cotonou avec leCaudron Phalène F-AMVD. Pilote : Pierre Monteil. Arrivée à Cotonou le 30 novembre. Retourà Colomb-Béchar le 19 décembre.26 décembre 1934 : troisième voyage de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Cotonou avec leCaudron Phalène F-AMVD. Pilote : Pierre Monteil. Arrivée à Cotonou le 28 décembre. Retourà Colomb-Béchar le 2 janvier.9 janvier 1935 : quatrième voyage de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Cotonou avec leCaudron Phalène F-AMVD. Pilote : Pierre Monteil. Arrivée à Cotonou le 11 janvier, retour àColomb-Béchar le 16 janvier.12 janvier 1935 : première liaison Cotonou-Niamey-Colomb Béchar par la CGT.13 janvier 1935 : arrivé à Colomb-Béchar de Louis Rome, nouveau pilote de la CGT.22 janvier 1935 : départ d’Alger du Caudron Phalène F-ANBF de la CGT, piloté par PierreMonteil, vers Colomb-Béchar et Cotonou. Duchesne prend le relais à Gao, son avion est plaquéau sol et détruit le 24 janvier à Parakou (Dahomey) après un atterrissage forcé dû à une tornade.L’équipage est indemne et le courrier transporté par voie de terre à Cotonou atteint le 26 janvier.6 février 1935 : reprise du service de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Cotonou en CaudronPhalène. Arrivée à Cotonou le 7 février. Le Phalène F-AMVD, piloté par Pierre Monteil, trans-porte Madeleine Radisse, correspondante du journal Les Ailes, et Mme de Lesseps.11 février 1935 : Cotonou-Colomb Béchar-Alger par le Caudron Phalène F-AMVD de la CGT,piloté par Pierre Monteil, il transporte Madeleine Radisse, Mme Morand et le professeur Pas-teur-Valéry-Radot.20 février 1935 : service de la CGT sur la ligne Colomb Béchar-Cotonou en Caudron Phalène.Arrivée à Cotonou le 22 février.5 mars 1935 : départ d’Oran, nouvelle tête de ligne, du Caudron Phalène F-AMVE de la CGT,piloté par Louis Rome, vers Colomb-Béchar et Gao. Duchesne prend la suite avec le F-AMVFjusqu’à Cotonou atteint le 9 mars. 16
Extrait du Bulletin d’information du Cercle Aérophilatélique Français17
10 mars 1935 : première liaison Cotonou-Oran par la CGT.La mise en place de la SABENAsur Oran-Léopoldville (24 février) etAirAfrique surAlger-Braz-zaville (2 mars) concurrencent la CGTréduite au tronçon Niamey-Cotonou. La convention postalefranco-belge du 23 mars 1935 est appliquée et réduit le transport postal de Cotonou à Gao et retour.22 mars 1935 : deuxième et dernier départ d’Oran du Caudron Phalène de la CGT vers Co-lomb-Béchar et Cotonou atteint le 25 mars. Courrier transporté. Arrêt de l’activité postale dela CGT en Algérie à la suite de l’application de la convention franco-belge pour le transport ducourrier postal. La CGT effectue, à partir du 30 mars, quelques vols de correspondance de courrierà partir de Gao vers Cotonou. Le service Niamey-Cotonou, est repris par les Chargeurs Réunis. Ilfonctionnera sous le nom deAéromaritime, en liaison avecAirAfrique et SABENA, c’est-à-direque le passager quittant Paris un vendredi par avion et arrivant le dimanche à Niamey, en repartirale lendemain lundi pour arriver à Cotonou dans la journée. Prix du passage : 1 520 fr, ajouté aupassage Paris-Niamey, soit 4 730 fr, le billet Paris-Cotonou est dè 6 250 fr.26 mars 1935 : premier courrier mixte CGT-AirAfrique Cotonou-Gao-Oran. Caudron F-AMVFPhalène piloté par Duchesne et Bloch 120 F-AMSZ Scorpion piloté par Charles Poulin et JeanDupuy, mécanicien : Carrey et radio : Guigner. Passager : Jean Dagnaux.30 mars 1935 : premier courrier mixte CGT-AirAfriqueAlger-Gao-Cotonou. Bloch 120 F-ANJXOrion, puis Gao-Cotonou avec le Caudron Phalène F-AMVE.2 avril 1935 : premier courrier mixte CGT-SABENACotonou-Gao-Oran. Caudron 282 PhalèneF-AMVE piloté par Duchesne et Fokker VIIb 3m OO-AGH Edmond Thieffry piloté par Coquyt.8 avril 1935 : premier courrier mixte CGT-SABENA Oran-Gao-Cotonou. Fokker VIIb 3m OO-AGI Léopold Roger piloté par VanAcker et Caudron 282 Phalène F-AMVE piloté par Duchesne.4 juin 1935 : dernier vol régulier de la CGT sur Cotonou-Gao par Duchesne avec le PhalèneF-AMVE. Fin de l’activité postale de la CGT.1er octobre 1937 : accident d’un Caudron Phalène de la CGT devant se rendre d’Alger à Cotonou.Pilote : Duchesne, radio : Desrozes et mécanicien : Vernaz. Contraint d’atterrir entre Fort-MacMahon et El-Goléa, Duchesne repart dans un autre avion et disparaît. Il est retrouvé par une ca-ravane, cinq jours plus tard, dans les environs de Ghardaïa. Le général Denain le prend à bord deson avion et le ramène à El-Goléa.1er avril 1938 : premier vol du service aérien postal temporaire Ouargla-Djanet par la Compagniesaharienne automobile (des frères Devicq) avec le Farman 192 F-AJNH Avion-Bleu VII. Pilote :Froment, navigateur : Devicq. Le matériel automobile de la Compagnie étant en panne ou horsservice, ce voyage est décidé brusquement par Air Sahara pour aller au secours d’un camion enpanne depuis le 18 mars à 30 km au nord de Fort-Polignace. Quatre autres voyages auront lieu le15 avril, le 1er mai, le 14 mai et le 2 juin. Escales à Fort-Flatters et Fort-Polignac.La Compagnie Saharienne Automobile, créée par Armand Devicq et ses fils en 1935, assure letransport régulier de Ouargla à Djanet, via Fort-Flatters et Fort-Polignac, fondera, en 1938, lapetite compagnie aérienne Air Sahara qui possède le Farman 190 F-AJNH piloté par Froment.12 novembre 1938 : essai de transport aérien de courrier d’El-Goléa à Tamanrasset par la SATT.Pilote Robert Jumeau avec Caudron Frégate F-ANKY. Après cette tentative infructueuse, lecourrier est acheminé en automobile.21 septembre 1939 : à la demande de l’armée, service postal Alger-Ouargla-Fort Flatters avecle Farman 291 F-ALEZ de la SATT. Pilote : Jumeau, passagers : Georges Estienne et le colonelAzan commandant supérieur de Front de l’Est-Saharien. Retour le lendemain, avec un nuit àOuargla. La ligne sera reprise le 20 avril 1940 par l’armée de l’Air. 18
▲ Le Farman F-AJDD de la Compagnie aérienne française qui a fait le défrichage de la ligne (M. Barrière)▼ Le camion de la Compagnie saharienne automobile des frères Devicq charge du courrier transporté parun Bloch 120 d’Air Afrique 19
12 janvier 1935Première liaison Coto-nou-Niamey-Colomb Béchar 13 janvier 1935 22 janvier 1935Accident de Pierre Monteil àParakou (Dahomey) avec le Cau-dron Phalène F-ANBF 20
27 janvier 1935 28 janvier 1935 9 février 193521
20 février 193524 février 193510 mars 1935Première liaison Cotonou-Oran 22
19 mars 1935 25 mars 1935 2 juin 193623
Album photoGeorges Estienne, Chasseur Alpin et pilote de guerre, né le 18 avril 1895 à Nice, décédé en 1969 à Monte-Carlo 24
▲ Le général Jean-Baptiste Estienne, le «père» des chars et le promoteur de l’Aviation▼ Georges Estienne, pilote de reconnaissance à grande distance 25
René Estienne, toujours souriant, assassiné le 18 mai 1927 au Maroc, au col de Belkacem, près de Bou-Denib 26
▲ ▼ Le Nieuport en remorque derrière les chenillettes Citroën-Kégresse de la Mission Alger-Niger. Ils n’irapas beaucoup plus loin 27
Pierre Monteil, chef-pilote de la CGT 28
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▲ Novembre 1923, un «bidon» de la route du Tanezrouft et une chenillette Citroën-Kégresse de la PremièreMission Alger-Niger▼ Décembre 1930, une voiture de la Compagnie française d’aviation rencontre le Farman 190 F-AJTS Gé-néral-Laperrine de la Mission Wauthier 32
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▲ Bidon 5, après l’édification du phare Vuillemin. Deux Breguet 14 sont à côté de la pompe à essence et, aufond, «l’hôtel» constitué de deux carcasses de cars▼ Une voiture Renault de la CGT 34
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▲ Janvier 1935 à Reggan, devant le bordj de la CGT, les touristes aériens oranais Gondrand Milhe-Poutin-gon, Henri et Françoise Fouques-Duparc, Louis Saintpierre et Pierre Charriau▼ Les même touristes dans le bordj de Reggan, avec Pierre Monteil en bottes 36
▲ Le 10 janvier 1935, rencontre à Gao du Saint-Michel SG2 OO-GUI du Belge Arnold de Looz-Corswarrenet du Caudron 282 Phalène F-ANBF de la CGT▼ Un véhicule de la CGT 37
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▲ La Société algérienne de transports tropicaux, créée par Georges Estienne, exploite la Ligne du Hoggar▼ Le Farman 190 de la SATT 40
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▲ Les véhicules de la SATT▼ La SATT à Arak 42
▲ ▼ Les véhicules de la SATT 43
▲ La SATT possède même un bateau sur le lac Tchad▼ Rencontre avec un équipe de balisage de l’armée de l’Air 44
Hôtel de la SATT à El-Goléa 45
Tout pour les touristes sahariens 46